Ҫa s'est passé dans vos BU cette année

Le mardi 9 avril, la BU Éducation a eu le plaisir d'accueillir, en partenariat avec La Réunion des Livres, l'autrice lauréate du Prix du Roman Métis des Lycéens 2023, Leïla Bouherrafa, pour son roman Tu mérites un pays, publié aux éditions Allary.

Pendant 1h30, Leïla Bouherrafa a présenté son oeuvre et échangé avec les étudiants du Master 1 MEEF Professeur des écoles.

« Tu dois être la jeune femme la plus heureuse du monde. » 

Ce sont les mots de Marie-Ange, dans son bureau d’aide aux réfugiés, lorsqu’elle tend à Layla sa convocation pour être naturalisée.

Mais que signifie « être la jeune femme la plus heureuse du monde », quand on a laissé là-bas tous les siens, qu’on vit au Dorothy, hôtel insalubre tenu par un marchand de sommeil, et que son job consiste à rendre impeccables les toilettes du café de Mme Meng ? Quand le tendre Momo, son ami, sa boussole, est obligé de fermer son merveilleux manège parce que la Mairie de Paris le juge « trop barbu », ou que sa colocataire Sadia, sa belle, rebelle Sadia, s’humilie pour une poignée d’euros ?

Vibrant de colère et d’humanité, Tu mérites un pays raconte le parcours du combattant d’une exilée dans cette France où l’on n’est jamais tout à fait « assez français ». L’histoire, aussi, d’une émancipation, portée par une langue à la fois mordante et poétique, singulièrement puissante. (Source : Allary Editions)

Ce vendredi 1er mars, l'Université de La Réunion et la Maison de l'Héritage du Gujarat ont inauguré l'exposition :
 

KISANOULÉ BANN ZARAB
Zarab et Karane : composante gujarati de La Réunion

En présence de :
- Dr. Jérôme Gardody, Vice-président du Conseil d'Administration en charge de la Formation et de la VIe Universitaire (Université de La Réunion)
- Mme Joëlle Menant, Directrice du Service Commun de la Documentation (Université de La Réunion)
- Dr Amode Ismaël-Daoudjee, auteur de l’ouvrage «les Indos Gujratis de la Réunion»
- Mme Patricia Profil, Conseillère régionale - déléguée à la Coopération régionale en matière sportive et culturelle et au Sport (Région Réunion)

Ouverture de la soirée : lecture des poèmes d'Idriss Issop Banian par Isabelle Bertile

Visite commentée de l'exposition Mme Sahara Cassim, Fondatrice et Chargée de mission, à l’initiative du projet de Musée "La Maison de l'Héritage du Gujarat".

La Maison de l’Héritage du Gujarat est un centre d’interprétation historique en cours de conception, basé à Saint-Pierre, qui propose de retracer l’épopée de l’immigration des Réunionnais originaires du Gujarat (Inde).

Les Réunionnais que l’on appelle « Zarab » ou « Karane » sont les descendants des migrants originaires du Gujarat au XIXe siècle. Depuis l’Antiquité, cette région de la côte nord-ouest de l’Inde est un grand carrefour commercial dont les réseaux marchands s’étendent des côtes est-africaines aux sud-est asiatiques. Les marchands du Gujarat, regroupés en castes, sillonnent les mers de l’océan Indien et exportent depuis des millénaires des tissus de qualité exceptionnelle grâce à la production de coton.

C’est à partir de 1850 que les premiers Gujaratis prospectent les possibilités commerciales de La Réunion depuis l’île Maurice. Ils sont employés de grandes firmes d’import-export du Gujarat. Les pionniers de cette nouvelle immigration vont servir de tête de pont à la venue de nouveaux membres. Ce sont de jeunes hommes libres de tout engagement, venus en travailleurs indépendants. Après plusieurs années d’aller-retour entre les deux îles, les immigrés gujaratis manifestent leur volonté de s’établir définitivement à La Réunion. Vilipendés par la presse locale, leur insertion au sein de la société ne se fera pas sans difficulté.

L’installation des Gujaratis à Madagascar est à la fois plus ancienne et plus représentative de la diversité ethno-religieuse de leur terre d’origine. Ils empruntent des routes maritimes historiques indo-arabes passant par l’Afrique de l’Est qui conduisent au nord-ouest de Madagascar, pointe ultime de l’influence culturelle musulmane dans l’océan Indien. S’ils suivent un parcours commercial et familial très semblable à ceux de La Réunion, ces Gujaratis que les Malgaches désignent comme « Karanes » et « Banians » sont divisés en 5 communautés aux identités marquées : Bohras, Khodjas Ithna Ashery, Khodjas Aga-khaniste, Sunnis et Hindouistes. Arrivés massivement sur la Grande Ile au XIX^e siècle, ils émigrent nombreux à La Réunion à partir des années 1970.